J’ avais envie de travailler un peu plus sur les illustrations, mais je ne savais pas comment. Mes personnages prenaient vie comme decors sur les céramiques, mais cette technique capricieuse ne me donnait pas une vrai liberté.
J’ai ressortie le stylet et l’encre de chine et j’ai commencé à animer les taches aléatoire sur le papier plongé dans le café, technique qui, en évolution, m’a amenée à trouver un décor qui suive les mouvements de la surface de l’émaille sur le ceramique ( encore à perfectionner ;P); je n’étais pas satisfaite.
Je n’ai pas la rigueur de faire de la bande dessinée, ni l’esthétique pour des illustrations classique(…et plein d’autres excuses)… et je voulais trouver quelque chose d’ amusant pour ma main et mon oeil.
Un jour, suite à une très enrichissante conversation avec Florence, la directrice de La Libreria à Paris, j’ai commencé à réfléchir à des « Icônes de Poesie ». Je sous-estime souvent l’effet de la lingue italienne écrite ou parlée pour un étranger. J’aimais bien le fait de m’amuser avec les paroles comme décor : les lettres qui prennent espace et forme en créant volumes et souffles.
J’ai commencé à dessiner en me faisant inspirer par des poèmes italiens, mais j’étais encore trop timide et superficielle et le résultat était didactique.
J’ai toujours, accrochées dans l’atelier, des photocopies de certains de mes dessins AManoLiberaMente, dessins que j’ai fait pendant le période de ma convalescence. Ce sont des dessins à main levée, au stylo bille, plein de lignés, pas toujours cohérents ni gracieux. J’ai commencé à les reprendre au stylet et encre de chine, à leurs donner plus de corps et de vie. Les mots sont arrivés tous seuls. Leur mouvement aussi. Pour un fois j’ai cedé aux feutres qui m’ont permis de faire vibrer l’arrière-plan comme un’ autre niveau de réalité.
Les paroles ne viennent pas de la plume de poètes italiens, mais elles viennent du dessin, d’un vécu, un ressenti . J’ai voulu en faire des cartes postales, comme la conclusion sensée d’un période long et fatiguant. Car je les ai réalisés et reprises tellement sans réfléchir, sans codes, avec affection et intimité, que, peut-être, elles pourraient parler à quelqu’un d’autre…d’un petit moment, ou sensation, ou image, ou désir de leur vie.